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Les dents c'est la vie !

Voulez-vous vous identifier ou vous enregistrer ?

La lecture dentaire pour évoluer dans la vie, pour déchiffrer nous mémoires cellulaires par l’analyse des dents  (un article du Dr Michelle Marques) (suite…)

[lu sur IDWeblogs] 
L’occlusion est-elle en relation avec un acouphène ?
Madame Andrée L. 81 ans consulte de la part de son chirurgien dentiste pour des « acouphènes invalidants ». Cette patiente, très dynamique pour son âge, souffre depuis plus de 10 ans d’acouphènes violents et de surdité progressive qu’elle associe à ces acouphènes. Elle dit vivre un calvaire d’autant que sa surdité la coupe de toute vie sociale. Elle a consulté des ORL sans aucune amélioration et apparemment sans diagnostic. Son médecin a renoncé à pouvoir la soulager et elle n’a plus d’espoir. L’acouphène se manifeste par un sifflement continuel, augmenté par la position allongée. La patiente dit être assourdie par le bruit de l’acouphène. Il existerait un gonflement maxillaire gauche au réveil. La patiente qui a été très stressée en 1997-1998 à la suite du décès de son mari, se dit aujourd’hui plus calme, si ce n’était cet acouphène. [lire la suite]

La largeur du maxilaire et les dents alignées régulièrement dans l’arcade indiquent que le patient ou la patiente est capable d’exprimer ses souhaits, et la communication avec cette personne ne posera donc aucune difficulté (Photo Socteur Sr Stanislav Cicha)

Cet article a pour but d’éclairer les lecteurs sur un sujet dont on parle très rarement dans les revues dentaires : le reflet de la position des dents et des lésions de chacune d’elles sur le bien-être et la santé. En 2000, J’ai lu un livre rédigé par le Dr Michèle Caffin, chirurgien-dentiste française, et intitulé Quand les dents se mettent à parler. J’avais été si étonné par les découvertes de ma consœur française que j’ai entrepris mes propres observations.
J’ai commencé à les documenter et à encourager mes patients à me parler de leurs troubles et problèmes qui ne semblaient pas manifestement dentaires. C’est ainsi que la médecine psychosomatique, s’est imperceptiblement insinuée dans ma méthode de traitement. Elle vient en aide aux patients dont les bilans biochimiques, radiologiques et autres dénotent un état sain mais qui pourtant continuent à souffrir de problèmes dentaires.Pour éviter de me plonger constamment dans mes dossiers, j’ai conçu des schémas pratiques qui tiennent en une page et modélisent la signification de chaque dent. Les couleurs correspondent aux méridiens d’acupuncture4 dont je décrirai le lien avec les différents groupes de dents dans la seconde partie de cet article. En ce qui concerne cette première partie, mon objectif est de mettre à profit mes dix années d’expérience, et plus, pour esquisser un tableau inhabituel où les dents sont telles un miroir du bien-être et de la santé des patients.

Si l’on considère les mâchoires sous cet angle insolite, le maxillaire solidement attaché au crâne est l’image de nos désirs (Fig. 1). En particulier, sa largeur et les dents alignées régulièrement dans l’arcade indiquent que le patient ou la patiente est capable d’exprimer ses souhaits, et la communication avec cette personne ne posera donc aucune difficulté (Fig. 2).

Par contre, un maxillaire étroit, où les incisives et les canines s’articulent en occlusion inversée antérieure, reflète une personne passive avec qui les échanges seront moins aisés. De telles difficultés à exprimer les désirs et les sentiments dans la vie sont signalées chez les porteurs d’une prothèse maxillaire complète, par exemple (Fig. 3).

La mandibule, mobile et fixée au crâne par l’articulation temporo-mandibulaire, témoigne de nos actes. Le menton surtout est un emblème d’énergie et de volonté. Dans les romans, les héros et héroïnes des romans n’ont jamais un profil d’oiseau. Le quadrant droit se rapporte principalement au futur et le gauche au passé. Les composantes positives et négatives de chaque quadrant sont illustrées dans la Figure 4.

Au regard des dents individuelles, l’élément fondamental dont il faut tenir compte est la position dans l’arcade. Si la dent se situe en vestibulaire par rapport à l’arcade, les particularités sont prépondérantes. Si la dent se situe en lingual ou en palatin, est décalée par rapport aux dents adjacentes, s’articule en occlusion inversée antérieure ou est absente, les particularités sont secondaires. Des surfaces importantes touchées par des caries, des obturations et des dents dépulpées sont sur un pied d’égalité quant à la négativité de l’évaluation.

Les incisives centrales symbolisent les caractéristiques masculines et féminines : l’incisive centrale supérieure droite est le père ; l’incisive centrale supérieure gauche est la mère (Fig. 5). Les personnes dont l’incisive centrale supérieure gauche est proéminente (cette dent chevauche souvent la droite) ont subi une plus forte influence de la mère que du père au cours de leur vie, et conservent encore fréquemment cette influence à l’âge adulte (Fig. 6).

Si l’on a bien conscience de ce fait, on s’aperçoit qu’on le rencontre très couramment. L’inverse (une influence plus forte du père) touche une minorité de gens (Fig. 7). Un alignement parfait des deux incisives témoigne d’une influence équilibrée des deux parents. Un exemple de situation réelle : la Figure 8 montre deux incisives centrales fracturées (dents 11 et 21) dont la gauche a finalement été extraite en raison d’une fracture radiculaire. Les parents de la patiente avaient divorcé. Le juge l’avait placée sous la garde du père et avait confié l’autre enfant à la mère. La patiente avait ainsi perdu sa mère et symboliquement sa dent 21.

J’observe habituellement des diastèmes (Fig. 9) chez des patients dont les parents semblent vivre ensemble mais finalement mènent chacun leur vie. Les patients présentant des diastèmes connaissent généralement des relations difficiles avec un partenaire. Bien sûr, ce ne sont généralement pas les personnes concernées qui vous fournissent de telles informations. Ces recoins secrets des ménages, on les découvre si l’on est le dentiste de famille depuis de nombreuses années.

Les incisives centrales inférieures (Fig. 10) témoignent de l’importance des parents dans la vie quotidienne du patient. La valeur informative des incisives supérieures est toutefois encore plus importante selon mes observations.

Les incisives latérales symbolisent le tempérament de la personne et ses réactions à l’égard des archétypes ( attitude vis-à-vis des parents ; Fig. 11). Une incisive latérale supérieure droite (dent 12) en vestibuloversion signifie que la personne est capable de défendre sa liberté au sein de la famille, mais elle est généralement en conflit avec le père (Fig. 12). Une position similaire de l’incisive latérale supérieure gauche (dent 22) indique une opposition à la mère (Fig. 13), comme j’en ai eu la confirmation chez les deux patients présentés dans les figures. Si les dents 12 et 22 sont toutes deux en vestibuloversion et chevauchent partiellement les incisives centrales, le patient tend à dominer ses parents.

Par contre, une palatoversion, une microdontie ou une anodontie totale (Fig. 14a) de ces dents est une indication de subordination, souvent dans la famille mais aussi dans la société. Par exemple, la réponse aux questions que je posais à l’enfant de la Figure 14b, chez qui l’on peut observer une occlusion inversée antérieure touchant les incisives latérales temporaires, venait toujours de la mère, sans que l’enfant ne prononce un mot. Par conséquent, un traitement orthodontique, prothétique ou implantaire peut donner à ces patients un bien meilleur départ dans la vie sociétale actuelle (Figs. 15a et b) ainsi qu’une position stable au sein de la famille.

Les canines reflètent les changements par lesquels une personne est passée. Leur éruption a lieu dans une période de forte croissance et au début de l’adolescence (Fig. 16). La canine supérieure droite symbolise la manière dont on veut exprimer sa personnalité au monde extérieur. La canine supérieure gauche témoigne de l’attitude que l’on prend vis-à-vis des transformations
(Fig. 17). La canine inférieure droite est l’expression de ce que l’on souhaite accomplir extérieurement. La canine inférieure gauche est le reflet des transformations intérieures (Fig. 18). Les canines sont généralement perçues par les autres comme un symbole de vitalité et de supériorité. Une canine courte ou une canine forte proéminente est fréquemment remplacée par un implant ou restaurée de manière à reconstruire la dent. Les canines, tout comme les incisives latérales, m’ont également permis d’observer l’effet rétroactif d’un repositionnement dentaire qui se concrétisait par le changement de comportement psychique des patients. Par exemple, un traitement orthodontique a transformé une jeune fille timide dont la canine supérieure droite était en retrait en une personne pleinement épanouie et sûre d’elle. À tel point que, devant l’enfant totalement différente avec laquelle ils vivaient subitement, les parents ressentaient de l’anxiété. Le traitement ne fut probablement pas la seule cause du changement mais, dans mon cabinet dentaire, j’ai souvent vécu des cas comparables de l’effet rétroactif d’un alignement des dents.

L’alignement des dents d’un patient au moyen d’un traitement orthodontique mène à la perte des informations initiales (Fig. 19). Cependant, le problème sous-jacent (par exemple, une fille reste sous la domination de sa mère car elle n’a pas réussi à prendre son envol dans le monde – la dent 21 chevauche la dent 11 – ou, inversement, cette fille refuse inconsciemment de grandir et devenir une femme car elle se complaît dans son rôle d’enfant sage) doit avoir été résolu. Si ce n’est pas le cas, et si ce patient arrête le port d’un appareil de rétention amovible, ou ne porte pas de contention fixe, nécessaire au maintien de la position des dents après la dépose de l’appareil orthodontique, les dents reprendront rapidement leur alignement original sans cause apparente.

Note de la rédaction : cette publication est la première partie d’un article qui en compte deux. Une liste complète des références est disponible auprès de l’éditeur. Cet article est paru dans le cosmetic dentistry 2/2015 et dans le journal Dental Tribune France n°9/2017

https://fr.dental-tribune.com/clinical/ce-que-nos-dents-disent-de-nous-partie-i/

Avr
06

La première partie de cet article décrivait la symbolique des dents, surtout celle des canines, en termes de bien-être et de santé. Dans la seconde partie, je m’intéresse aux prémolaires et aux molaires. Les premières prémolaires figurent nos aspirations et notre moi, ce que l’on pourrait résumer par les simples mots « moi, je veux » (Fig. 1). La première prémolaire supérieure droite reflète l’image de soi que l’on voudrait montrer aux autres et la gauche celle des désirs affectifs.

 

 

Les premières prémolaires supérieures comptent parmi les dents les plus fréquemment traitées et font l’objet d’interventions qui vont des obturations au traitement endodontique, à la pose de couronnes et aux extractions (Fig. 2). Cela n’a rien de surprenant si l’on pense aux notions auxquelles nous confrontent les médias au quotidien : quels dehors devons-nous afficher et que devons-nous acheter pour atteindre l’idéal ? Plutôt que de satisfaire nos désirs affectifs profonds, nous sommes astreints à suivre le troupeau.

 

La première prémolaire inférieure droite reflète notre capacité de réaliser nos projets et la première prémolaire inférieure gauche, notre capacité d’exprimer nos sentiments et nos souhaits dans notre environnement immédiat. Une question que soulèvent les premières prémolaires est celle des extractions orthodontiques. Selon l’auteur du livre Quand les dents se mettent à parler, le Dr Michèle Caffin, l’extraction des premières prémolaires affaiblit le sens du soi, et les enfants à qui l’on a extrait les prémolaires ont tendance à se soumettre facilement aux figures d’autorité, quoique contre leur gré. Je ne peux ni confirmer ni infirmer ce postulat car seuls quelques-uns de mes patients ont subi ce traitement, et je n’ai pas été en mesure de les suivre sur une période assez longue.

Les deuxièmes prémolaires peuvent être résumées par les mots « je veux créer » ou « mon moi créatif » (Fig. 3). La deuxième prémolaire supérieure droite symbolise ce que l’on veut développer dans le monde extérieur, nos enfants ou nos hobbies, et la deuxième prémolaire supérieure gauche nos dons naturels. La deuxième prémolaire inférieure droite, similairement à la première prémolaire adjacente, témoigne de notre capacité d’accomplir nos projets, particulièrement dans le domaine du travail. Ainsi, après la restauration d’une anodontie au moyen d’un bridge sur inlay, une jeune patiente dans l’indécision a terminé brillamment ses études au grand bonheur de ses parents (Fig. 4). Par contre les figures 5 et 6 sont des photographies de patients chez qui l’évolution professionnelle se place toujours au second rang des priorités.

La deuxième prémolaire inférieure gauche correspond à la concrétisation de l’énergie maternelle dans notre propre vie. Une linguoversion, la persistance de la deuxième molaire temporaire inférieure gauche (dent 75) et sa réinclusion dans l’arcade, traduisent une situation dans laquelle l’enfant ne peut, ou ne veut grandir et devenir adulte. Derrière tout cela se cache souvent l’influence de la mère, tout comme dans le cas de l’incisive latérale supérieure gauche en palatoversion, relaté dans la première partie de cet article.

Par chance, les mères ignorent généralement cette symbolique et par conséquent, après avoir offert à leur enfant un traitement orthodontique dont l’issue a été un réalignement parfait de la deuxième prémolaire permanente, elles sont stupéfaites de la transformation de leur progéniture, auparavant si docile, en un enfant pleinement conscient de sa personnalité.

Les premières molaires (Fig. 7) sont étroitement associées au désir d’être reconnu dans la société comme dans la famille. L’atteinte des idéaux pour améliorer notre position dans la société est liée à la première molaire supérieure droite ainsi qu’à la première molaire inférieure droite, et ces dents reflètent notre vie professionnelle et notre réussite à cet égard. La patiente présentée à la figure 8 avait dû renoncer à sa passion professionnelle en raison de circonstances familiales qui l’avaient contrainte à déménager et demeurer chez elle. Après un traitement endodontique de la seconde prémolaire supérieure droite et de la première molaire supérieure droite (dents 15 et 16), elle a présenté une importante lésion périapicale de la dent 16 quelques années plus tard (Fig. 9). Elle n’avait probablement pas encore accepté sa nouvelle situation.

 

La première molaire supérieure gauche symbolise l’expression de notre sensibilité. Étant donné que cet aspect est souvent réprimé dans notre société moderne, cette dent est aussi très souvent traitée.

La première molaire inférieure gauche reflète notre désir d’être aimé. Cette dent est souvent restaurée et est très vite associée à des résultats affligeants. Par exemple, les figures 10a–e montrent une patiente chez qui cette dent s’était fracturée après une rupture sentimentale. Un examen radiographique avait révélé que toutes les autres dents étaient demeurées intactes.

Les deuxièmes molaires correspondent à nos relations avec le monde qui nous entoure et particulièrement avec nos proches (Fig. 11). Les deuxièmes molaires droites, tant supérieures qu’inférieures, révèlent par leur état et leur alignement, les aspects ordinaires de la vie quotidienne. Certaines situations qui se répètent à longueur de temps, que nous considérons souvent comme banales, qui nous agacent, mais auxquelles nous sommes incapables d’apporter un changement, peuvent se refléter dans ces dents.

Les deuxièmes molaires gauches peuvent montrer l’harmonie des relations avec les membres de notre famille. Une de mes jeunes patientes se démenait pour faire face à une relation triangulaire permanente au sein de sa famille. Un traitement endodontique était indiqué pour sa deuxième molaire supérieure gauche, alors que l’ensemble des dents ne présentait pratiquement aucune lésion carieuse (Fig. 12). Le frère, qui n’avait pas été confronté à la situation de sa soeur, ne présentait aucun problème dentaire. Dans ce contexte, je voudrais souligner que les dents reflètent les circonstances de la vie selon la perception subjective de la personne concernée. Pour nous dentistes, les troisièmes molaires sont généralement d’un intérêt secondaire, contrairement aux chirurgiens et aux endodontistes qui peuvent s’enorgueillir des canaux radiculaires de formes bizarres parfaitement obturés dans ces dents. D’un point de vue holistique toutefois, les troisièmes molaires expriment l’énergie interne d’un individu (Fig. 13). La troisième molaire supérieure droite correspond à nos efforts d’intégration dans le monde physique et le monde spirituel. La troisième molaire supérieure gauche représente la crainte du rejet de ces deux mondes. La troisième molaire inférieure droite est un baromètre de notre énergie physique.

Si l’on se penche sur les particularités des troisièmes molaires, on découvre les problèmes typiques de l’adolescence, auxquels une jeune personne fait face au moment de l’éruption de ces dents. Par exemple, j’ai pu constater à plusieurs reprises des éruptions compliquées de troisièmes molaires inférieures chez des étudiants en période d’examen, lorsqu’ils sont plus vulnérables, tant psychiquement que physiquement. J’adopte une approche très conservatrice vis-à-vis des extractions radicales et préventives des troisièmes molaires car je considère qu’elles jouent un rôle important dans l’équilibre énergétique de tout l’organisme.

Pour en apprendre bien plus sur ce sujet, je vous recommande de lire le livre du Dr Michèle Caffin, chirurgien-dentiste française : Quand les dents se mettent à parler. J’espère aussi que les facettes des vies professionnelles et émotionnelles de vos patients que vous observerez dans les dents de vos patients vous réserveront une foule de découvertes intéressantes.

Note de la rédaction : cette publication est la seconde partie d’un article paru pour la première fois dans Cosmetic Dentistry 2/15. Et dans le journal Dental Tribune France 1/2018

Une liste complète des références est disponible auprès de l’éditeur.

https://www.dental-tribune.com/epaper/dental-tribunes/dt-france/180084-[10-12].pdf

Une introduction à l’acupuncture et ses applications pratiques dans un cabinet dentaire moderne.

L’histoire de la médecine traditionnelle chinoise (MTC) peut être retracée jusqu’aux dynasties Qin et Han, fondées il y a plus de 2 000 ans, et même jusqu’à la période des Royaumes Combattants. Le Huangdi Nei Jing, ou Classique interne de l’empereur Jaune, est un ouvrage scolastique d’une importance comparable à celle du Corpus hippocratique rédigé par le médecin grec Hippocrate. Il traite des doctrines et des philosophies médicales chinoises accumulées au fil des ans et aujourd’hui, il sert toujours de guide et de base théoriques à tous les développements de la MTC contemporaine. Il est constitué de deux parties, le Su Wen [Question simple], qui aborde principalement les aspects théoriques et les méthodes diagnostiques, et le Ling Shu [Pivot spirituel] qui aborde la pratique de l’acupuncture de façon détaillée.

Selon la définition de la loi relative aux praticiens en MTC de Singapour,1 l’acupuncture est « la stimulation d’un ou de plusieurs points de la surface corporelle au moyen de diverses techniques (avec ou sans insertion d’aiguilles), qui font appel à l’énergie électrique, magnétique, lumineuse et sonore, aux ventouses et à la moxibustion, pour normaliser les fonctions physiologiques ou traiter les maladies et les troubles du corps humain ». Pour comprendre la place de l’acupuncture dans la MTC, il est avant tout nécessaire d’appréhender les philosophies thérapeutiques fondamentales de la MTC.

La MTC est fondée sur le concept de l’holisme selon lequel le corps humain est considéré comme un tout organique indivisible ; tous les éléments qui le constituent sont interconnectés, ils s’organisent et interagissent fonctionnellement. La MTC découle également d’une vision de l’être humain en interaction avec son environnement et des effets de cette interaction sur le corps humain. Le degré d’harmonie du corps humain, au moment où il est agressé par les facteurs pathogènes (tant internes qu’externes), détermine la survenue et la progression de la maladie et cette harmonie peut être régulée par le maintien de l’équilibre entre le Yin et le Yang ainsi que de l’équilibre entre le Qi et le sang. Le Qi vital, autrement dit la force ou l’énergie vitale, est vu comme l’élément qui fait fonctionner le corps tout entier. Il y circule partout en empruntant des canaux particuliers appelés « méridiens ». Pour le dire simplement, le traitement d’acupuncture consiste à stimuler certains points le long des méridiens, afin de permettre la libre circulation du Qi et maintenir l’équilibre entre le Yin et le Yang ainsi qu’entre le Qi et le sang. La figure 1 illustre la pathogenèse de la maladie selon la philosophie de la MTC.2

Ce principe d’interaction entre les pathogènes et leurs hôtes, selon lequel la manifestation de la maladie dépend à la fois de la virulence des pathogènes envahisseurs et de la réponse de l’hôte, présente des parallèles avec certains concepts modernes de la progression morbide avancés par la médecine occidentale, notamment la pathogenèse de la parodontite (Fig. 2) – une maladie inflammatoire causée par des micro-organismes oraux et menant à la perte des structures de soutien entourant les dents.3

L’article de James Reston, un journaliste du New York Times, chez qui l’acupuncture avait soulagé la douleur postopératoire après une appendicectomie, et la visite du président des États-Unis Richard Nixon en Chine en 1971f ont mis l’acupuncture sur le devant de la scène et suscité beaucoup d’intérêt dans le secteur médical occidental. En 1979, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a approuvé l’utilisation de l’acupuncture pour le traitement de 43 indications et a étendu le nombre à 63 en 1996. Dans le rapport 2003 de l’OMS, Genève, la douleur en odontologie (y compris la douleur dentaire et le syndrome algo-dysfonctionnel de l’appareil manducateur), l’algie faciale et la douleur postopératoire figuraient parmi les indications pour lesquelles le traitement d’acupuncture s’était révélé efficace, dans le cadre d’essais cliniques contrôlés.4

Base scientifique de l’acupuncture

Une composante du traitement d’acupuncture est l’excitation du Qi. Elle se traduit par la sensation dénommée « De-Qi », qui est la transmission le long des méridiens du ressenti créé par l’introduction d’une aiguille dans un point d’acupuncture. Les patients la décrivent souvent comme un endolorissement, un engourdissement, une douleur, une plénitude ou une sensation de chaleur due à la manipulation de l’aiguille. L’acupuncteur la perçoit également sous la forme du phénomène dit de « saisissement de l’aiguille », un élément déterminant qui indique au praticien si la stimulation du point a été efficace. Récem­ment, une étude histologique sur des modèles de rats, semble avoir confirmé que cette sensation de saisissement est le résultat du resserrement des fibres d’élastine et de collagène autour de l’aiguille, pendant sa manipulation.5 Les auteurs ont été jusqu’à émettre l’hypothèse que ce couplage mécanique entre l’aiguille et le tissu mou est responsable de la transduction des signaux mécaniques aux fibroblastes et à d’autres cellules et, en aval, des effets thérapeutiques observés.

Il est possible d’expliquer la manière dont l’acupuncture peut soulager la douleur par la théorie du portillon sur la modulation de la douleur. Selon cette théorie, la stimulation des points d’acupuncture active les fibres nerveuses afférentes alpha, delta et C, qui envoient alors des signaux à la moelle épinière et déclenchent la libération locale de dynorphines et d’enképhalines.6 Lorsque les signaux atteignent le mésencéphale, tant des neurotransmetteurs excitateurs et inhibiteurs sont activés dans la moelle épinière. Il y a production de neurotransmetteurs tels que la sérotonine, la dopamine et la noradréna­line, qui sont responsables d’une inhibition pré et postsynaptique de la transmission de la douleur. Ensuite, parvenus à l’hypothalamus et à l’hypophyse, les signaux déclenchent la libération de l’hormone adrénocorticotrope et d’endorphines. Cette théorie forme la base de notre compréhension actuelle de l’effet analgésique de l’acupuncture dans la médecine occidentale, quoique d’autres effets thérapeutiques de l’acupuncture, notamment dans le traitement des nausées, de la gastrite, de l’asthme et de la dysménorrhée, ne soient pas encore totalement expliqués. Dans l’asthme, l’un des points d’acupuncture qui déclenche une réponse thérapeutique, V13 (Feishu), est situé approximativement à 38,1 mm, latéralement par rapport à l’apophyse épineuse de la vertèbre T3. On a avancé l’hypothèse que la position de V13 (Feishu) coïncide approximativement avec le ganglion sympathique situé à hauteur de T3, qui envoie les fibres postganglionnaires au plexus pulmonaire et au plexus cardiaque.7

Application dentaire de l’acupuncture

Prise en charge de la douleur dentaire, effet analgésique et soulagement de la douleur postopératoire

Selon la théorie de la MTC, des points d’acu­puncture locaux situés dans les régions de la face, tels que E6 (Jiache) et E7 (Xiaguan), et des points à distance, tels que GI4 (Hegu), peuvent être utilisés pour traiter la douleur dentaire. Ils font partie des méridiens de l’estomac et du gros intestin, qui convergent au niveau de la région faciale et passent par les dents maxillaires et mandibulaires, respectivement. La littérature médicale occidentale a avancé l’hypothèse que l’acupuncture peut produire un effet analgésique sur un site à distance par le biais d’un contrôle inhibiteur diffus nociceptif.8 Ceci pourrait être une explication de l’effet analgésique produit au niveau de la région oro-faciale par le point d’acupuncture GI4 (Hegu), situé sur le dos de la main du côté radial du deuxième métacarpien.

Le rôle de l’acupuncture en dentisterie contemporaine n’est pas tant la suppression de l’étiologie de douleur dentaire que l’apport d’un traitement d’appoint permettant de réaliser une anesthésie durant des interventions dentaires, et d’un soulagement de la douleur postopératoire. Une étude pilote a été menée afin d’évaluer si le temps d’induction de l’anesthésie locale pouvait être écourté par un traitement d’acupuncture effectué avant l’injection.9 Dans le groupe dont les points d’acupuncture locaux IG19 (Tinggong), E5 (Daying) et E6 (Jiache) – situés dans le réseau de fibres nerveuses de la branche mandibulaire du nerf trijumeau – étaient stimulés avant une anesthésie du nerf alvéolaire inférieur au moyen de chlorhydrate de prilocaïne, le temps d’induction était de 62 secondes par rapport à 119 secondes dans le groupe témoin, qui avait uniquement reçu une anesthésie tronculaire. Les conclusions de cette étude semblent donc indiquer qu’un traitement local d’acupuncture peut réduire le temps d’induction après l’injection d’un anesthésique dans le nerf alvéolaire inférieur. Selon les résultats d’une autre étude, le recours à l’acupuncture avant une anesthésie du nerf alvéolaire inférieur peut augmenter son efficacité lors d’un traitement endodontique de molaires mandibulaires atteintes de pulpite irréversible symptomatique.10

Plusieurs études ont montré que l’acupuncture permet d’atténuer la douleur postopératoire et une analyse systématique de 16 études a confirmé ce résultat, bien qu’une hétérogénéité en termes de méthodologie entre les études examinées limite quelque peu les conclusions susceptibles d’être tirées.11 En pratique, le soulagement de la douleur postopératoire grâce au traitement d’acupuncture pourrait permettre de réduire la dépendance des patients vis-à-vis des analgésiques systémiques. Il est solidement documenté que l’utilisation de médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens pour la maîtrise de la douleur est associée à un risque accru de complications gastro-intestinales, telles que les ulcères et les saignements. Un essai randomisé contrôlé par placebo a été mené, afin d’évaluer l’efficacité de l’acupuncture dans le traitement de la douleur postopératoire après une chirurgie orale.12 Le groupe traité qui avait réellement reçu un traitement d’acupuncture immédiatement après l’extraction chirurgicale de troisièmes molaires inférieures incluses, a présenté une période postopératoire sans douleur nette­ment plus longue (172,9 minutes) en comparaison du groupe placebo (93,8 minutes). Mais surtout, la durée écoulée pour que le groupe traité ait besoin d’analgésiques était largement plus longue (242,1 minutes) par rapport au groupe placebo (166,2 minutes). Ce groupe a également pris beaucoup moins de médicaments (1,1 comprimé d’acétaminophène à 600 mg avec 60 mg de codéine) en comparaison du groupe placebo (1,65 comprimé) ; cette différence était toujours vraie lors de la visite de suivi à sept jours (7,7 comprimés par rapport à 11,3 comprimés). Davantage d’essais cliniques randomisés et contrôlés pour évaluer le rôle du traitement d’acupuncture dans la prise en charge de la dou­leur dentaire, particulièrement de la douleur postopératoire, seraient justifiés.

Prise en charge du syndrome algo-dysfonctionnel de l’appareil manducateur et de la douleur oro-faciale

Le syndrome algo-dysfonctionnel de l’appareil manducateur (SADAM) regroupe plusieurs pathologies qui affectent l’articula­tion temporo-mandibulaire (ATM), les muscles masticateurs et les structures musculo-squelettiques associées de la tête et du cou. Les critères de diagnostic clinique du SADAM classent les formes les plus communes de SADAM dans les sous-groupes principaux des troubles des muscles mastica­teurs, du dérangement interne de l’ATM et de l’arthrose de l’ATM.13

Le traitement du SADAM dépend de l’étiologie des pathologies. Alors que le traitement d’acupuncture peut ne pas s’avérer utile pour éliminer la cause, si elle est due à des anomalies structurales, telles qu’une capsulite et des altérations dégénératives, il pourrait contribuer à soulager la douleur et les gênes associées aux pathologies, particulièrement si elles sont de nature musculaire. Il a été rapporté que l’acupuncture peut contribuer au relâchement des muscles et en diminuer les spasmes. Un relâchement des muscles ptérygoïdiens latéraux peut réduire la force de déplacement antérieur exercée sur le disque de l’ATM, et permettre de minimiser les bruits de claquement de l’ATM.

Une analyse systématique de 19 essais randomisés et contrôlés a été menée pour évaluer l’efficacité de l’acupuncture dans le traitement symptomatique du SADAM.14 Les résultats semblent apporter une preuve modérée de l’efficacité de l’acupuncture pour la réduction des symptômes du SADAM, mais davantage d’études incluant des tailles d’échantillons plus importantes, sont nécessaires pour confirmer l’efficacité de l’acupuncture sur le long terme.

La névralgie essentielle du trijumeau est une douleur subite, unilatérale, brève, lancinante et récurrente, qui touche une ou plusieurs branches du nerf. La carbamazépine est utilisée en première intention pour traiter ce trouble et elle est toujours considérée comme la référence absolue, mais elle est également associée à divers effets secondaires, notamment une somnolence, des étourdissements et une constipation. La littérature chinoise rapporte plusieurs études et séries de cas sur l’efficacité du traitement d’acupuncture chez des patients souffrant de névralgie essentielle du trijumeau. Les points d’acupuncture VB 14 (Yangbai) et HM-HN 5 (Taiyang) sont utilisés lorsque la branche supérieure (nerf ophtalmique) est affectée, E 2 (Sibai) et E 3 (Juliao) lorsque l’affection touche la branche moyenne (nerf maxillaire), et E6 (Jiache) et E7 (Xiaguan) lorsque l’affection touche la branche inférieure (nerf mandibulaire). Le choix des points d’acupuncture correspond à la distribution des branches nerveuses. Les rapports sont toutefois trop limités dans la littérature occidentale, et les essais randomisés et contrôlés sont trop peu nombreux pour confirmer l’efficacité de l’acupuncture dans le traitement de la névralgie essentielle du trijumeau.

 

surce : https://fr.dental-tribune.com/clinical/acupuncture-elle-sonde-le-terrain-en-dentisterie-partie-i/

PARIS, France : Fort de son succès avec son précèdent ouvrage sur « l’homéopathie pour le chirurgien-dentiste », le Dr Florine Boukhobza nous revient avec la phytothérapie en odontologie (2 édition)
Nous savons que l’Organisation Mondiale de la Santé a placé la promotion de l’usage des plantes médicinales et leur intégration dans le système de santé au nombre de ses priorités. La phytothérapie médicale, notamment bucco-dentaire, existe déjà et est prescrite sur ordonnance. Nombreux d’ailleurs sont les praticiens qui voudraient faire appel à elle, mais attendent des formations et des informations à ce sujet.

Cet ouvrage est justement là pour mettre à notre disposition un guide clinique didactique: il va très vite devenir indispensable pour tout chirurgien-dentiste soucieux de s’initier, ou de se perfectionner en phytothérapie.

Le livre est organisé en 3 parties : les généralités (classification des plantes par leurs activités, types de préparations, modes de prescriptions et dosages) ; les préparations phytothérapiques en odontostomatologie (antalgiques, anxiolytiques, antiémétiques, anti-infectieuses, anti-inflammatoires, anti-fongiques, antihémorragiques, antiallergiques, etc.) ; et la prescription en fonction des pathologies et des thérapeutiques (dentisterie conservatrice, endodontie, prothèse, chirurgie orale, parodontologie, médecine orale, lichen plan, herpès, pédodontie, poussées dentaires,urgences, hygiène et prévention).

Florine Boukhobza est chirurgien-dentiste homéopathe et phytothérapeute. Paul Goetz, co-auteur de l’ouvrage, est médecin généraliste, enseignant phytothérapie à Paris 13, Paris 7 et à l’université de Lorraine. Il est également psychothérapeute (formé à l’école européenne de psychothérapie socio- et stomato-analytique en thérapie psychocorporelle intégrative).

 

Parlez-moi des plantes médicinales docteur !

HELSINKI, Finlande : Des chercheurs en Finlande ont étudié le rôle d’une bactérie fortement associée à la parodontite dans le développement de certains cancers notamment des voies orales. Dans une seconde étude, ils ont aussi constaté un lien entre la parodontite et la mortalité par cancer au niveau de la population.

La première étude a prouvé l’existence d’un mécanisme au niveau moléculaire par lequel une bactérie associée à la parodontite, Treponema denticola , pourrait aussi contribuer à la cancérogenèse . Les chercheurs ont découvert que le facteur de virulence primaire de T. denticola , la chymotrypsine- like proteinase , pourrait également produire des tumeurs malignes du tube digestif, comme par exemple dans le cas du cancer du pancréas . Selon la conclusion d’une autre étude, l’enzyme a la capacité d’activer d’autres enzymes que les cellules cancéreuses utilisent pour envahir un tissu sain. En même temps, la protéinase réduit l’efficacité du système immunitaire, par exemple, en inactivant des molécules connues comme inhibiteurs de ces enzymes.

La seconde étude a démontré que cette parodontite est clairement associée à la mortalité par cancer au niveau de la population, notamment au cancer du pancréas. Cette analyse a été menée sur un panel de 70 000 personnes suivi durant une période de dix ans.

« Ces études ont pour la première fois démontré que les facteurs de virulence du principal pathogène des bactéries des affections sous-jacentes des gencives sont capables de se propager de la bouche à d’autres parties du corps, la plupart de ces facteurs sont probablement en conjonction avec les bactéries, et pourraient être en cause dans les principaux mécanismes de destruction des tissus liée au cancer », a déclaré le professeur Timo Sorsa de l’Université d’Helsinki.

Les chercheurs ont conclu qu’un faible niveau de cette inflammation systémique liée à la parodontite facilite la propagation des bactéries buccales et de leurs facteurs de virulence à d’autres parties du corps. Ils ont souligné que la prévention et le diagnostic précoce de la parodontite sont très importants, tant pour la santé bucco – dentaire des patients que pour leur bien-être en globalité.

« À long terme, cela est extrêmement rentable pour la société », a noté le Prof. Timo Sorsa.

Les études ont été menées par des groupes de recherches dirigés par le Prof. Timo Sorsa, le Prof. Caj Haglund , le Dr Jari Haukka et le Dr Jaana Hagström de l’ Université d’Helsinki.

La première étude, intitulée « Treponema denticola la chymotrypsine- like proteinase pourrait contribuer à la carcinogenèse aérodigestive par modulation des immunités » (Treponema denticola chymotrypsin-like proteinase may contribute to orodigestive carcinogenesis through immunomodulation), a fait l’objet d’une publication en ligne le 16 novembre 2017 dans le British Journal of Cancer. La deuxième étude, intitulée « Parodontite et mortalité par cancer : Basé sur le registre cohorte d’une étude de 68 273 adultes suivis pendant 10 ans »( Periodontitis and cancer mortality: Register-based cohort study of 68 273 adults in 10-year follow-up) , a été publiée en ligne le 11 janvier 2018 dans la revue International Journal of Cancer .

D’autres études sont déjà en cours à la fois à l’Université d’Helsinki et à l’Institut Karolinska Institutet .

 

Des bactéries responsables de la parodontite pourraient également être impliquées dans des cancers

La consommation de sucre, de boissons et d’aliments sucrés expose notamment à un surpoids et à un risque accru de caries dentaires, en particulier chez les enfants. Pourtant, la publicité des produits sucrés n’épargne pas les plus jeunes, tout particulièrement à la télévision.

Une recherche historique menée aux États-Unis d’Amérique montre l’influence considérable exercée par le « lobby du sucre » sur la politique de santé dentaire. Les chercheurs ont analysé des documents, jusqu’alors inexploités, apportant des informations sur le lobbying de l’industrie du sucre.

Entre 1959 et 1971, aux États-Unis, l’Institut national de recherche dentaire élaborait un programme national de recherche sur 10 ans visant à éradiquer les caries dentaires. Le lobby du sucre a cherché à influencer les objectifs du programme contre les caries dentaires en se rapprochant de cet institut et de ses experts. Il a élaboré sa propre version des priorités du programme, conçue pour détourner l’attention portée sur l’intérêt de réduire la consommation de sucre : recherches sur un vaccin anticarie, sur une enzyme destinée à contrecarrer l’action cariogène du sucre, etc.

Le lobbying a été couronné de succès : le programme national contre les caries dentaires lancé en 1971 était largement conforme à celui du lobby et n’abordait pas la question de la réduction de la consommation de sucre. Et les caries n’ont pas été éradiquées.

Le lobbying de l’industrie du sucre ne s’est pas arrêté en 1971, ni aux États-Unis ni ailleurs, et a cherché aussi à minimiser le rôle du sucre dans l’obésité et la santé cardiovasculaire.

Cette recherche historique, parmi beaucoup d’autres, montre la capacité d’influence des industriels sur les priorités de recherches relatives à la santé publique. Avec pour conséquence des décisions qui font passer les intérêts des firmes avant l’intérêt général. À la société de s’organiser pour se préserver de ces influences.

©Prescrire 1er mai 2017

« Le lobby du sucre contre la santé dentaire » Rev Prescrire 2017 ; 37 (403) : 380-383. (pdf, réservé aux abonnés)

Des chercheurs de l’Université de Louisville (Kentucky, Etats-Unis) et de l’Université des Sciences et des Technologies du Henan (Chine) ont détecté chez des patients vitimes d’un cancer de l’oesophage la présence d’une bactérie au niveau du parodonte (l’ensemble de tissus qui soutiennent la dent). Elle se manifesterait particulièrement lorsque les tissus sont inflammés (parodontite).
Pour aboutir à ce résultat, les chercheurs ont effectué des prélèvements sur la tumeur et les tissus adjacents de 100 patients souffrant d’un cancer de l’œsophage et 30 témoins en bonne santé.
Ils ont trouvé la bactérie « Porphyromonas gingivalis » dans 61% des prélèvements autour des tumeurs , 12% des prélèvements sur les tissus adjacents, et 0% sur les témoins en bonne santé. La présence de la bactérie serait d’autant plus importante dans le cas d’un cancer à stade avancé.
Ces résultats sont la première preuve que l’infection au « P. gingivalis » pourrait être un facteur de risque de cancer de l’oesophage, et pourrait également servir de biomarqueur pour pronostiquer ce type de cancer », a déclaré Huizhi Wang, MD, professeur à l’école de médecine dentaire de UofL (Etats-Unis), selon le site New-medical .  »
En savoir plus sur http://www.medisite.fr//a-la-une-attention-a-ce-probleme-dentaire-il-peut-reveler-un-cancer-de-loesophage.1029156.2035.html#cGbfcUmrHd2j9xc2.99

En savoir plus sur http://www.medisite.fr//a-la-une-attention-a-ce-probleme-dentaire-il-peut-reveler-un-cancer-de-loesophage.1029156.2035.html#cGbfcUmrHd2j9xc2.99

Les chercheurs américains ont découvert une association entre certaines formes d’accident vasculaire cérébral (AVC) et la présence de bactéries dans la bouche.

Une bactérie présente dans la bouche (Streptococcus mutans) pourrait être responsable d’un certain nombre d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) incluant les hémorragies du cerveau ou les formes qui prédisposent à la démence . C’est ce que le Professeur Robert Friedland, professeur de neurologie à l’Université de Louisville (Etats-Unis) et son équipe ont découvert en suivant une cohorte de patients admis à l’hôpital pour un AVC .

« Parmi les patients ayant subi une hémorragie intracérébrale (HIC), 26% étaient porteurs d’une bactérie spécifique dans leur salive : la bactérie CNM-positif S. mutans, connue pour causer des caries dentaires . Tandis que dans le groupe de patients ayant souffert d’un autre type d’AVC, seulement 6% ont été testés positifs pour cette bactérie » annonce le médecin.

En poursuivant leurs recherches, les scientifiques ont également découvert que chez les personnes souffrant de petites hémorragies cérébrales qui peuvent causer une forme de démence ou un AVC ischémique , un grand nombre étaient porteuses de cette même bactérie. « Cette étude montre que la santé bucco-dentaire est importante non seulement pour la bonne santé des dents et du cœur mais aussi pour la santé du cerveau » insiste le médecin.

Ce dernier va poursuivre ses recherches sur le rôle des bactéries bucco-dentaires dans le développement d’autres maladies comme la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson , en collaboration avec des chercheurs de Grande-Bretagne et du Japon.

Source : http://www.topsante.com/medecine/troubles-cardiovasculaires/avc/prevenir/une-mauvaise-hygiene-dentaire-liee-au-risque-d-avc-609632?platform=hootsuite